Un médecin montréalais retourne dans sa ville natale pour offrir un service de visite à domicile et de consultation privée par Skype ou Facetime à charge de l’usager. La nouvelle rapportée par Le Journal de Montréal et La Presse a capté mon attention par son caractère innovateur et singulier, car il s’agira du seul médecin québécois offrant un tel service.
Je ne suis pas un spécialiste de l’organisation des soins de santé, je ne suis pas partisan de la privatisation de ces soins et je ne veux pas m’inscrire dans l’analyse des discussions et de l’accord finalement conclu entre le ministre de la Santé et la Fédération des médecins omnipraticiens. Non, ce qui m’étonne dans le projet du docteur Vincent Demers, c’est la simplicité de la démarche. Une simplicité qu’on ne retrouve pas souvent dans le système québécois. Comme tout entrepreneur, il croit voir un besoin dans la population et il veut le combler. En affaires, on appelle cela une opportunité de marché.
Il fait l’hypothèse que des gens aimeraient compter sur la présence d’un médecin à domicile ou par appel vidéo quand ils ont un problème de santé. Ce peut être parce qu’ils ont une maladie chronique et qu’ils aimeraient avoir l’opinion d’un médecin avant de se présenter à l’urgence pour se faire hospitaliser. Ou parce que leur enfant est souffrant et qu’ils ne veulent pas camper plusieurs heures à l’urgence avec leurs autres marmots sous les bras. Peut-être parce qu’ils sont en phase terminale et qu’ils aimeraient finir leur vie à domicile, mais tout en recevant les soins appropriés.
Pour avoir droit à une consultation à domicile, il en coûtera 135 dollars. Un montant de 62 dollars sera prélevé pour la visite en tant que telle et 73 dollars pour le déplacement. La Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ), ne rembourse aucun temps pour le déplacement des médecins qui veulent visiter un patient à domicile, juste le kilométrage, dans un sens seulement, et après les huit premiers kilomètres.
Il est évident qu’un médecin rémunéré à l’acte est beaucoup plus intéressé à faire de la clinique sans rendez-vous, où la clientèle ne manque jamais et où la facturation potentielle est beaucoup plus intéressante. Quelle idée de perdre son temps dans la circulation quand votre bureau déborde…
En revanche, on peut faire l’hypothèse qu’une partie de la clientèle apprécierait une visite à domicile, comme celles que faisait le bon vieux docteur Welby de la série télévisée des années 1970. Le docteur Demers, qui a le sens du marketing, dit que son service coûtera moins cher qu’une visite du plombier. Il me semble que nous méritons autant de soins que nos vieux tuyaux.
Il est complètement désengagé de la RAMQ et il ne peut plus facturer la Régie pour des soins assurés par le régime public. Il est devenu un pur entrepreneur, ne comptant que sur le développement de sa clientèle propre pour gagner son pain. Il me semble que son idée est porteuse et répond à un réel besoin auquel le régime public peut difficilement répondre, vu son organisation et la méthode de rémunération des médecins.
Personnellement, je lui souhaite bonne chance et je serai le premier à le référer si l’un de mes proches avait rapidement besoin de l’oeil expert d’un médecin sans devoir subir l’attente en clinique ou aux urgences.
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Je ne suis pas un spécialiste de l’organisation des soins de santé, je ne suis pas partisan de la privatisation de ces soins et je ne veux pas m’inscrire dans l’analyse des discussions et de l’accord finalement conclu entre le ministre de la Santé et la Fédération des médecins omnipraticiens. Non, ce qui m’étonne dans le projet du docteur Vincent Demers, c’est la simplicité de la démarche. Une simplicité qu’on ne retrouve pas souvent dans le système québécois. Comme tout entrepreneur, il croit voir un besoin dans la population et il veut le combler. En affaires, on appelle cela une opportunité de marché.
Il fait l’hypothèse que des gens aimeraient compter sur la présence d’un médecin à domicile ou par appel vidéo quand ils ont un problème de santé. Ce peut être parce qu’ils ont une maladie chronique et qu’ils aimeraient avoir l’opinion d’un médecin avant de se présenter à l’urgence pour se faire hospitaliser. Ou parce que leur enfant est souffrant et qu’ils ne veulent pas camper plusieurs heures à l’urgence avec leurs autres marmots sous les bras. Peut-être parce qu’ils sont en phase terminale et qu’ils aimeraient finir leur vie à domicile, mais tout en recevant les soins appropriés.
Pour avoir droit à une consultation à domicile, il en coûtera 135 dollars. Un montant de 62 dollars sera prélevé pour la visite en tant que telle et 73 dollars pour le déplacement. La Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ), ne rembourse aucun temps pour le déplacement des médecins qui veulent visiter un patient à domicile, juste le kilométrage, dans un sens seulement, et après les huit premiers kilomètres.
Il est évident qu’un médecin rémunéré à l’acte est beaucoup plus intéressé à faire de la clinique sans rendez-vous, où la clientèle ne manque jamais et où la facturation potentielle est beaucoup plus intéressante. Quelle idée de perdre son temps dans la circulation quand votre bureau déborde…
En revanche, on peut faire l’hypothèse qu’une partie de la clientèle apprécierait une visite à domicile, comme celles que faisait le bon vieux docteur Welby de la série télévisée des années 1970. Le docteur Demers, qui a le sens du marketing, dit que son service coûtera moins cher qu’une visite du plombier. Il me semble que nous méritons autant de soins que nos vieux tuyaux.
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Il est complètement désengagé de la RAMQ et il ne peut plus facturer la Régie pour des soins assurés par le régime public. Il est devenu un pur entrepreneur, ne comptant que sur le développement de sa clientèle propre pour gagner son pain. Il me semble que son idée est porteuse et répond à un réel besoin auquel le régime public peut difficilement répondre, vu son organisation et la méthode de rémunération des médecins.
Personnellement, je lui souhaite bonne chance et je serai le premier à le référer si l’un de mes proches avait rapidement besoin de l’oeil expert d’un médecin sans devoir subir l’attente en clinique ou aux urgences.
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Comment sont payés les médecins au Québec ?
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