Les policiers en service aux funérailles nationales de Jacques Parizeau auraient pu entonner l’Ô Canada, ils auraient moins fait parler d’eux qu’en portant leurs pantalons de camouflage.

Il faut dire qu’en matière de camouflage, c’était assez raté : ils étaient visibles comme un homme d’affaires en veston-cravate dans un congrès de Québec solidaire. Disons-le, c’était disgracieux.
Le public est fâché, Denis Coderre est fâché, même Philippe Couillard est fâché, et on parle d’une loi pour obliger les policiers à revenir à l’uniforme traditionnel. Une loi. Rien de moins.
Il faudrait légiférer la guenille constabulaire et donner force de loi aux contraventions de goût de Jean Airoldi. Parce qu’un policier qui tapoche un pouilleux, ce n’est pas grave. Mais un policier qui tapoche habillé en pouilleux, là, ÇA VA BEAUCOUP TROP LOIN !
Parallèlement, mercredi, la Ligue des droits et libertés (LDL) publiait un rapport sur le travail des policiers québécois dans les manifestations des trois dernières années.
Leur conclusion ? «Bravo, les bleus : sans vos interventions précises et calculées, le Québec serait tombé dans le chaos depuis longtemps !»
Ben non.
Sans surprise, sauf pour ceux qui ont passé les dernières années sous une roche (pour se cacher des policiers qui chargeaient en tapant de la matraque sur leurs boucliers), la LDL parle, chiffres à l’appui, d’un «système de répression politique et policière».
La police distribue les amendes, les arrestations et les coups de matraque à certains manifestants plus qu’à d’autres, selon des critères bien durs à voir quand on a les yeux dans le poivre de cayenne. Mais une fois le gaz lacrymogène dissipé et le décompte fait, ça devient plus clair : il y a des causes que la police aime moins que d’autres.
La LDL a calculé que 83 % des constats d’infraction remis à Montréal en vertu du règlement P-6, entre 2012 et 2014, se sont soldés par un arrêt des procédures, un retrait des accusations ou encore un acquittement. Avec un taux de réussite de 17 %, tu coules ton cours, même après la réforme de l’éducation. À croire qu’on distribuait ces constats d’infraction pour faire peur au monde et casser les manifs.
Le tout se déroule dans l’indifférence générale, parce que le Québec se comporte de plus en plus comme ce personnage dans la pièce de théâtre Les Voisins, qui s’exclame : «Y as-tu moyen qu’y arrive rien, dans la vie ?»
Les manifestants dans la rue dérangent, mais les moyens de pression sont plus tranquilles, aussi. Quand même des pantalons colorés, ça dépasse les bornes, quel choix reste-t-il pour contester ? Épeler «so-so-so, solidarité» en code morse avec nos clignements d’yeux ?
Une loi sur l’habillement des policiers aurait au moins le mérite de mettre les choses au clair : notre lente dérive vers un État autoritaire, on veut qu’elle se fasse en uniforme. Ça fait plus propre.
Il faut dire qu’en matière de camouflage, c’était assez raté : ils étaient visibles comme un homme d’affaires en veston-cravate dans un congrès de Québec solidaire. Disons-le, c’était disgracieux.
Le public est fâché, Denis Coderre est fâché, même Philippe Couillard est fâché, et on parle d’une loi pour obliger les policiers à revenir à l’uniforme traditionnel. Une loi. Rien de moins.
Il faudrait légiférer la guenille constabulaire et donner force de loi aux contraventions de goût de Jean Airoldi. Parce qu’un policier qui tapoche un pouilleux, ce n’est pas grave. Mais un policier qui tapoche habillé en pouilleux, là, ÇA VA BEAUCOUP TROP LOIN !
Parallèlement, mercredi, la Ligue des droits et libertés (LDL) publiait un rapport sur le travail des policiers québécois dans les manifestations des trois dernières années.
Leur conclusion ? «Bravo, les bleus : sans vos interventions précises et calculées, le Québec serait tombé dans le chaos depuis longtemps !»
Ben non.
Sans surprise, sauf pour ceux qui ont passé les dernières années sous une roche (pour se cacher des policiers qui chargeaient en tapant de la matraque sur leurs boucliers), la LDL parle, chiffres à l’appui, d’un «système de répression politique et policière».
La police distribue les amendes, les arrestations et les coups de matraque à certains manifestants plus qu’à d’autres, selon des critères bien durs à voir quand on a les yeux dans le poivre de cayenne. Mais une fois le gaz lacrymogène dissipé et le décompte fait, ça devient plus clair : il y a des causes que la police aime moins que d’autres.
La LDL a calculé que 83 % des constats d’infraction remis à Montréal en vertu du règlement P-6, entre 2012 et 2014, se sont soldés par un arrêt des procédures, un retrait des accusations ou encore un acquittement. Avec un taux de réussite de 17 %, tu coules ton cours, même après la réforme de l’éducation. À croire qu’on distribuait ces constats d’infraction pour faire peur au monde et casser les manifs.
Le tout se déroule dans l’indifférence générale, parce que le Québec se comporte de plus en plus comme ce personnage dans la pièce de théâtre Les Voisins, qui s’exclame : «Y as-tu moyen qu’y arrive rien, dans la vie ?»
Les manifestants dans la rue dérangent, mais les moyens de pression sont plus tranquilles, aussi. Quand même des pantalons colorés, ça dépasse les bornes, quel choix reste-t-il pour contester ? Épeler «so-so-so, solidarité» en code morse avec nos clignements d’yeux ?
Une loi sur l’habillement des policiers aurait au moins le mérite de mettre les choses au clair : notre lente dérive vers un État autoritaire, on veut qu’elle se fasse en uniforme. Ça fait plus propre.
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